Le ver vert

Il était un ver. Un ver vert. Venu de Nervers et qui s’en allait vers Versailles… Dans cet ouvrage, la lecture est un jeu. Un jeu de rimes, de mots, d’homonymes. Si la bouille de cet asticot nous ravit aussitôt, la subtilité du langage et la contrainte stylistique s’apprivoisent et s’enrichissent au fil des pages. Entre fusion et confusion, Bruno Gibert joue des contrastes et des aplats de couleur pour faire apparaître et disparaître le ver, le dessin comme la typographie.
En pleine page dans l’immensité du gazon ou au détour du mot verveine, verrue ou vertige, le ver est partout ! Mais pour un mot de travers, il est mis sous les verrous ! Qu’adviendra-t-il de ce drôle de lombric ? Ludique, poétique, cet album, aux lignes simples et aux teintes franches, s’adresse aux plus petits qui découvrent les sonorités comme aux férus d’orthographe qui auront à cœur de poursuivre l’exercice.
Un livre à réciter à voix haute pour apprendre à dresser l’oreille, à ouvrir les yeux, un doux virelangue pour s’exercer à la diction, à l’écriture, à la fiction, en somme une véritable récréation ! Notons que la toute jeune maison d’édition La Partie joue déjà dans la cour des grands avec Le ver vert et une petite dizaine d’albums de qualité.

Lucie Charrier