Les étoiles les plus filantes 

Rio de Janeiro, 1958. Aurel Marquant s’est lancé le défi de tourner une adaptation du mythe d’Orphée et Eurydice. Pour cela, il a besoin de quelques acteurs professionnels, mais surtout – il y tient – de purs amateurs n’ayant jamais joué devant une caméra. Orfeu negro sera le portrait d’une Rio survoltée, en transe et électrisée par le carnaval, où la nécessité de survie est palpable dans les moindres regards. Le réalisateur français souhaite montrer les favelas et leur énergie. Ce film, il le souhaite, sera un parfait mélange des dorures et de la crasse qui fondent le Brésil. Les producteurs peinent à trouver les financements nécessaires alors que l’enjeu économique est énorme, notamment pour la France qui rêve d’une Palme d’or. Estelle-Sarah Bulle installe son roman quelques semaines avant le tournage de ce film hypnotisant, ode à l’amour et à l’inspiration, et en imagine les coulisses et les contours. Tout est écrit comme si elle l’avait vécu. C’est saisissant de réalisme et d’inventivité, c’est lucide et grandiose à la fois.
Marianne Schæffer