Silent Boy

Loin d’être une grande gueule, Anton suit la bande, acquiesce quand on lui demande son avis, et s’il n’est pas toujours d’accord avec la manière dont ses potes traitent les filles, il ne l’ouvre pas – pas le choix – se rendant malgré lui, complice des insultes qui blessent, des préjugés sexistes et des menaces, notamment envers Nathan. Ce garçon pas comme les autres, moqué de tous, est depuis peu son colocataire de chambre. Seul le réseau social qu’il fréquente sur le net, la nuit, permet à Anton d’entendre d’autres discours. Derrière son pseudo, il se rassure en écoutant des filles et des garçons différents parler librement de tout, sans jugement. L’ambiance détestable de cet internat, le drame qui s’y joue, le héros qui subit plus qu’il n’agit, obéissant aux lois du groupe dominant, permet, une fois la gifle digérée, de débattre sur l’identité, la masculinité, la différence et sur l’envie d’appartenir ou d’échapper aux clans. La forme courte du roman (cette collection offre aussi des versions numériques et audio), proche de l’épisode de série, s’adresse ainsi facilement aux ados… et pourrait même les rendre accros. Lucie Charrier