LE JUSTE PRIX !

Créée en 2008, l’association qui s’est déjà recyclée par trois fois, a trouvé refuge il y a 5 ans dans une salle municipale un brin impersonnelle mais où la convivialité règne. En plus d’être un commerce éthique et responsable où les produits sont à 80% locaux, c’est un lieu de vie et de partage de savoirs qui fédèrent les habitants du quartier. Ouvert deux jours par semaine, tout le monde s’y retrouve. Les familles venues chercher les enfants à l’école ont fait un détour pour prolonger la promenade.

Ça gambade sur la pelouse qui deviendra bientôt un jardin collectif, floral et potager. Le composteur marche à plein régime, on vient y déposer ses déchets et emporter de l’engrais pour aider à fleurir le balcon. Ça s’agite à l’entrée du magasin pour avoir les légumes proposés au bon prix par l’AMAP des Locavores, voisine de l’épicerie. On passe apporter des bocaux pour aider l’asso., on achète ses légumineuses en vrac et sa tisane bio, on demande si la gamme de cosmétiques organiques s’étendra bientôt à de l’après-shampoing démêlant et on s’arrache les produits phare : la paille en inox, le shampoing solide ou la brosse à dent recyclable. C’est plutôt dépaysant et assez vivant. On se croirait sur la place d’un village où l’animation proviendrait d’un seul magasin qui serait à mi-chemin entre la coopérative et le bar associatif quand c’était possible.

Margot Royer la co-présidente de l’association avec Gaëdic Chaumette nous reçoit ce lundi, jour de permanence. La jeune femme insiste sur l’aspect convivial du projet : « on est ici pour partager, s’entraider et créer du lien social très utile en ces temps de pandémie ». Évidemment comme partout, la covid a mis en stand-by certaines activités. La cuisine équipée accueillera dès que possible des ateliers où les recettes végétaliennes seront à l’honneur. La bibliothèque devrait continuer ses prêts et les collectes de vêtements, comme les dons de produits d’hygiène pour les plus démunis, devront bientôt voir le jour. Mais les échanges de bons et loyaux services restent d’actualité. Solidarité, partage et bienveillance sont d’ailleurs les maîtres mots de l’association et reviennent souvent dans la bouche de Margot.

Mais qu’est-ce qui a poussé cette jeune femme d’une vingtaine d’années à s’investir dans une telle structure ? Originaire de Saint-Brieuc, élevée à l’école Diwan, un enseignement associatif, breton, libre et gratuit, Margot est tombée dans la marmite du militantisme quand elle était petite. Une fibre écolo développée par la vie au grand air et un service civique effectué au cœur de la Forêt-Noire ont fait le reste. Le hasard a aussi joué son rôle. Arrivée à Nantes il y a deux ans, elle loue un appartement dans le quartier et veut conserver ses bonnes habitudes. Margot recherche désespérément un composteur et fini par le trouver en consultant le site partenaire de l’ADDA, le COMPOSTRI. Elle adhère alors à l’épicerie participative et ne cessera de s’y impliquer.

Aujourd’hui elle souhaite développer plus de partenariats, notamment avec l’association d’art de la rue J’irai danser sur vos murs pour créer des expos dans le jardin, des événements qui créent la rencontre, le dialogue et soutiennent les modes de consommation alternatifs. Pleine d’envie et de projets, Margot a l’optimisme contagieux et nous fait presque entrevoir un avenir meilleur.

Ann Daloune

L’Épicerie d’ADDA.18 rue de Savenay à Nantes. Permanences le lundi de 17h00 à 18h30 et 1 samedi sur 2 de 10h30 à 12H30. Horaires réactualisés sur la page FB → facebook.com/lepiceriedadda et sur → addaassofr.wordpress.com