5
avril
2022

LES ASSMAT

Des professionnelles formées !Des à priori demeurent parfois sur le métier d’assistante maternelle (Assmat) où l’on laisserait notre tout petit à une personne isolée, pourtant il a énormément évolué. OH!BAH est allé à la rencontre de Nathalie Jannin-Buronfosse (Médecin chef de service à la Protection maternelle et infantile, Direction enfance familles du département de Loire-Atlantique) pour balayer les évolutions de cette profession.

Quelle est la formation pour devenir Assmat aujourd’hui ?
Auparavant, il y avait très peu d’heures de formation. Aujourd’hui, elle est très complète et obligatoire. Elle se fait avant l’accueil des enfants, puis il y a une partie complémentaire pendant les accueils.

Plus précisément, quelles sont ces procédures incompressibles ?
C’est en plusieurs étapes. D’abord, on assiste à une réunion d’information préalable à l’agrément qui présente de manière complète le métier et les démarches à suivre pour pouvoir l’obtenir. Parce que, quoi qu’il arrive, on ne peut pas exercer sans agrément et sans formation.  Pour cet agrément, une évaluation est incontournable. Elle se fait avec un entretien et une visite du domicile de la personne demandeuse. Une fois celle-ci validée, il y a une formation obligatoire avant de pouvoir accueillir des enfants.

Cette formation consiste en quoi ?
La formation obligatoire va des droits et obligations de l’Assmat aux besoins de l’enfant : comment un enfant se développe, comment il joue, ou encore les gestes d’urgence à adopter en cas de pépin. Au total, ce sont 120 heures où la future assmat est accompagnée par des formateurs pour devenir une professionnelle de la petite enfance.

C’est une formation qui qualifie le métier ?
Oui, c’est une reconnaissance du métier, d’autant plus qu’aujourd’hui, les Assmat doivent s’inscrire au CAP AEPE pour valider leur cursus. En revanche, l’obtention du diplôme n’est pas obligatoire, parce que tout le monde n’est pas à l’aise à l’écrit par exemple. Ce qui est obligatoire, quel que soit son niveau de diplôme antérieur à l’agrément, c’est de suivre un module spécifique au métier d’assistante maternelle (depuis 2018). Sinon, elles ne peuvent pas exercer.

Il y a donc une formation initiale obligatoire et ensuite ?
Ensuite, tout le monde est réellement incité à suivre des sortes de formations continues qui sont proposées soit par le département, soit par les villes, des associations ou des instituts de formations, ou encore les Relais petite enfance… L’offre est vaste.

Un métier à valoriser qui a changé dans sa pratique ?
Effectivement, on peut vraiment travailler de façon collective si on le souhaite, ce qui change par rapport à l’idée qu’on s’en faisait auparavant. Il y a plus d’échanges de pratique entre Assmat. Des animations sont organisées dans les relais petite enfance qui leur permettent de se retrouver entre Assmat, mais aussi de répondre aux besoins des jeunes enfants qui sont accueillis pour des ateliers motricité, alimentation, jeux, lecture…

Il existe aussi les MAM ?
Oui, les Maisons d’Assistantes Maternelles. Cela permet de ne pas exercer chez soi mais dans un lieu dédié. Les Assmat peuvent ainsi se regrouper jusqu’à quatre professionnelles (en simultané) et seize enfants.

Un modèle qui ressemble à la crèche ?
Oui et non. Oui, parce que les familles retrouvent le système d’un petit collectif, mais en même temps, la référente pour l’enfant est l’assistante maternelle qui va l’accueillir. Les petits sont tout de même en contact avec plus d’enfants de leurs âges.
Pour les assistantes maternelles, elles peuvent ainsi bien différencier leur vie professionnelle et vie privée. C’est aussi un travail d’équipe pour mener un projet dans l’intérêt des enfants accueillis. C’est vraiment un « entre deux », elles ne sont pas chez elles, elles travaillent en équipe au quotidien, pourtant elles restent référentes des enfants accueillis dans le cadre de leur agrément.

Ces Assmat ont-elles des charges plus élevées ? Il y a des répercussions sur le tarif ?
Pour les MAM, on connaît aujourd’hui les problématiques liées au foncier, tant en termes de coûts que d’accessibilité. Cette proposition d’accueil en MAM étant très attractive pour les parents et les Assmat, de plus en plus de collectivités facilitent ce mode de garde et mettent la main au portefeuille. Pour le tarif et de manière générale, en MAM ou en individuel, cela reste très dépendant de la professionnelle, dans la limite d’une fourchette imposée, en fonction de l’offre et de la demande notamment et toujours en accord avec les parents employeurs.

Y-a-t-il suffisamment d’Assmat en Loire-Atlantique ?
Il y a une tendance à la baisse dans les accueils en individuel mais des MAM ne cessent d’ouvrir. Le nombre de places chute un peu, alors que notre territoire est très attractif et que nous avons besoin d’accueillir tous ces jeunes enfants. Le métier est en évolution constante, se valorise au fur et à mesure à travers notamment une formation gratuite : peut-être de quoi susciter des vocations ?

Pour finir, on parle toujours au féminin… Et les hommes dans tout ça ?
Oui, les hommes ne représentent que 1% de la profession alors le féminin reste employé par tous !

—> assmat.loire-atlantique.fr

Propos recueillis par Valérie Marion

ASSMAT : Les chiffres !
En janvier 2021, il y avait 11 752 assistantes maternelles en Loire-Atlantique (contre 12 192 en mars 2020)
93% sont satisfaites de leur profession.
La moyenne d’âge est de 48 ans.
94% ont pour première motivation la relation avec les enfants.
45% souffrent du manque de reconnaissance de leur profession.
160 MAM en Loire-Atlantique

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