AU MUSÉE… DES ANIMATIONS POUR LES ENFANTS ET LE GRAND PUBLIC
"DOSSIER : HISTOIRE, RACISME ET DISCRIMINATION"
Au Château des ducs de Bretagne, musée d’histoire de Nantes, on donne des fils à tirer aux enfants pour s’approprier des expositions dont les contenus sont parfois complexes.
Ateliers et animations, tout est fait pour qu’ils appréhendent Histoire et civilisations. Mais lorsque l’exposition traite d’un sujet aussi complexe que la traite atlantique et l’esclavage colonial, comment faire ? Nous avons rencontré Aude Bruneau, Responsable Service des Publics, pour une présentation des actions mises en place pour nos petiots et des événements autour des Semaines d’éducation et d’actions contre le racisme et toutes formes de discrimination.
AU MUSÉE, COMMENT ABORDE-T’ON LA QUESTION DU RACISME AVEC LES ENFANTS ?
Aude Bruneau est affirmative. Pour l’exposition L’abîme, ils se sont interdits de travailler sur des propositions qui touchent des publics trop petits. Pourquoi ? Pour ne pas être dans l’« animatoire » par rapport à un propos qu’il est très important de transmettre ou d’appréhender. Comme ce n’est pas n’importe quel sujet, l’équipe d’animation a privilégié le cycle 3 et les collégiens. « Quand des classes de CM2 arrivent dans l’exposition, ils ont des notions pour comprendre l’histoire et ils ont des questions d’une pertinence… c’est fou ! Ils sont assez à l’aise et ils comprennent le sens de l’expo.
On accueille aussi beaucoup de classes de 4e parce que c’est à leur programme, même si c’est assez peu développé dans les livres d’histoire. Ils ont une maturité intellectuelle qui leur permet de bien saisir de quoi il s’agit. Ils ont les clés pour appréhender l’histoire, l’époque et les repères géographiques. La chronologie est importante et le temps long, c’est complexe. Toutefois, on peut faire un travail de fond avec eux. »
PAS D’ANIMATIONS POUR LES TOUT-PETITS, MAIS À PARTIR DE 9 ANS, OUI !
À sujet compliqué, réponse adaptée. « On aborde l’histoire par les faits mais aussi par l’héritage culturel et l’aspect positif, c’est aussi le mélange des cultures qui fait ce que l’on est aujourd’hui. C’est de l’éducation » nous explique Aude. Alors, pour le public individuel (9/12 ans), le musée a concocté un atelier qui débutera en mars. « Nous allons être sur quelque chose d’assez traditionnel sur le mode enquête et qui va s’appeler En…quête de liberté. » À partir du portrait d’un jeune homme du 18e siècle, et de l’évocation de différentes personnes qu’il aurait pu côtoyer (esclave, armateur, marin…), vous allez découvrir quelles étaient les conditions de vies de ces hommes et femmes mis en esclavage. Qui étaient-ils ? Pourquoi se sont-ils retrouvés esclaves ? Qu’est-ce que ça voulait dire ? Comment pouvaient-ils se libérer ? Qui sont les abolitionnistes qui ont défendu la libération des esclaves… Comment ils ont pu se faire entendre ?
À l’aide d’un carnet, les petits enquêteurs vont rencontrer des figures historiques pour comprendre les grands enjeux de ces questions. « Il faut toujours un contact direct avec les œuvres et les objets de l’expo. Pour aussi que cela devienne finalement naturel de se balader dans un musée. C’est se familiariser avec les lieux. On développe une approche classique pour construire cet atelier qui joue sur l’implication par le biais du jeu et de l’enquête et d’objets » ajoute Aude. Il ne nous reste plus qu’à attendre le mois de mars pour découvrir tout ça.
