CRÉER POUR PAS CREVER
Depuis 2005, les Productions Hirsutes aident des artistes à développer et diffuser leurs projets de créations de conte, de théâtre, de chanson… jeune public ou famille. Nous avons rencontré Frédéric Praud, coordinateur artistique, pour faire le point sur les deux ans qui viennent de s’écouler. C’est parti !

Les Productions Hirsutes, c’est une grosse machine ?
Pas vraiment. Au tout début, nous avions juste le groupe Les Frères Léon qui a duré 10 ans. Avec le temps, le catalogue s’est étoffé. Nous sommes quatre personnes dans la structure à nous occuper de l’opérationnel et nous avons un conseil d’administration de huit personnes. Aujourd’hui, nous gérons neuf compagnies. Ça fait environ une vingtaine d’artistes et une douzaine de techniciens dont certains ne sont là que depuis peu…
Depuis la pandémie ? Une période très difficile ?
En mars 2020, on était plutôt bien. On s’était professionnalisé et la structure était solide et stable. Tous les artistes avaient leur statut d’intermittent, ça tournait et… PAF ! Comme pour tout le monde, ça a été l’effet de sidération, sauf que pour nous, si on ne peut pas faire tourner nos spectacles, on est un peu comme des cons. Ça a été un peu flippant, surtout de mars à mai, mais il fallait sauver la structure donc on s’est remonté les manches. D’abord auprès des institutions qui nous suivaient déjà . La première qui a vraiment été importante, c’est le pôle de musiques actuelles qui nous ont orientés vers les aides pour compenser la non-activité.
D’un point de vue économique, on n’a rien lâché et de jeunes compagnies sont venues nous rejoindre. Mais ce qui nous a le plus sauvé, humainement en tout cas, c’est de créer et de défendre nos créations. Nous avons aussi mis à profit ce temps pour peaufiner des choses… dans nos métiers, c’est souvent à flux tendu alors faire une pause peut avoir un côté profitable. Nous avons aussi organisé une présentation de cinq nouvelles créations aux programmateurs (en avril 2021) ; quarante d’entre eux sont venus, c’est du jamais vu !
On a pris des décisions aussi. Par exemple, dorénavant, nous souhaitons privilégier un rayonnement géographique de proximité (ouest) et ce n’est pas plus mal d’un point de vue écologique !
Mais personnellement, tu l’as bien vécu cette période ?
Des hauts et des bas, j’en ai vécu plein mais on n’est pas trop malheureux en France quand même. À l’échelle du monde, c’est moins rassurant en revanche et je pense à mes enfants ; il ne faudrait pas laisser paraître trop de noirceur… Et le spectacle continue aussi parce que ça permet de se projeter dans la vie.
Et aujourd’hui alors ? C’est reparti ?
Oui, c’est reparti sur les chapeaux de roue. Il y a un double effet : l’activité reprend, les gens ont envie de revenir aux spectacles et en même temps, on est encore sur des reports de dates annulées en 2020. On est tous dans l’action. On peut faire de gros festivals comme des lieux plus intimes… Mais en gros, on pourra voir cet été des spectacles de nos compagnies un peu partout de la métropole nantaise au littoral et, souvent, gratuitement !
Propos recueillis par Valérie Marion
Retrouvez les spectacles des Poussins Phoniques, de Coucoucool, de Nyna Mômes, de Gitan Pêcheur, de la compagnie Rue Calypso, de Noémie Truffaut, du Théâtre Cabines, de Little Big Compagnie et des Poux Symphoniques, dans notre agenda d’été ou dans les mois à venir…
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