JOUJOU, POUR JOUER ÉTHIQUE ET SOLIDAIRE
C’est en visitant l’association parisienne Rejoué que la vie de Diane Bégard, ancienne géographe, prend une tout autre tournure. Fascinée par leur projet d’atelier inclusif qui donne une seconde vie aux jouets, elle en parle à ses amis qui la poussent à suivre ses envies. L’incubateur des Écossolies pour monter ce projet qu’elle propose ensuite à Atao et Hop ! Joujou naît en décembre 2020. Rencontre.
Nantaise depuis 9 ans, Diane développe son activité professionnelle dans l’associatif et le socio-culturel avant de porter le projet de Joujou. Mais c’est quoi Joujou ? « Pour le grand public, c’est un magasin où l’on trouve des jouets en très très bon état, lavés, complets et vérifiés, à minimum 50% du prix du neuf ! » Poupées, dînettes, Légo ou Playmo, jeux de société ou d’éveil… les rayons ressemblent à n’importe quel magasin de jouets.
« Nous avons un gros pôle premier âge, ce sont les jouets qui restent le moins longtemps dans les familles » précise Diane avant d’ajouter « on a même des livres… et aussi des figurines en vrac à 10 centimes pièce ! ». Mais tous ces jouets, où vont-ils donc les chercher ? « Nous organisons des collectes toute l’année mais la plus grosse période est entre octobre et décembre. » Via des Comités d’Entreprises, des écoles ou des privés, ce sont environ 12 000 jouets qui sont, chaque année, collectés. « Nous sommes assez select sur la qualité mais nous connaissons aussi les marques qui fabriquent les jouets les plus solides, les plus durables ou réparables. Si on veut réduire notre impact en termes de jouets, ce n’est pas à négliger. »
Grâce à ces dons, de nombreux enfants et parents sont satisfaits mais le plus beau est peut-être le deuxième effet kiss
cool ! En effet, chez Joujou, comme dans tous les chantiers d’insertion portés par Atao, les personnes qui y travaillent retrouvent le sentiment d’être utile, d’être en équipe et de monter en compétences.
« Notre activité principale, c’est d’accompagner des personnes fragilisées, éloignées de l’emploi et qui cumulent souvent des freins. On les accompagne entre 1 et 2 ans (selon les contrats qu’on a avec eux). Une partie de leur temps de travail (28h semaine) est dédié à l’accompagnement —apprendre à faire un CV, des entretiens d’embauche… mais aussi prendre des cours de français. »
Si la solidarité fonctionne bien niveau don, que l’association est également aidée par les collectivités (ville et métropole) ou l’état (DRESS), l’équilibre financier reste précaire. Le marché de l’immobilier nantais étant hyper tendu, le magasin et ses réserves vont bientôt devoir trouver un autre point de chute (durant l’été ou à la rentrée). « On a besoin d’avoir de grands locaux bien placés et ça, il n’y en a pas. Le foncier est très cher et on n’a pas les reins assez solides pour pouvoir payer des loyers exorbitants. On sollicite les fondations, le secteur privé… il faut toujours aller chercher des sous ! »
Comme tout le secteur de l’Économie Sociale et Solidaire, Joujou paie les frais de ce monde qui part en sucette ! Personne n’ira dire que l’ESS, ce n’est ni utile, ni important mais que fait-on vraiment pour soutenir ce secteur ? Pour Joujou, on a une petite solution : donner ce qui ne nous sert plus et aller chercher nos jouets, nos cadeaux de naissance, d’anniversaire ou de Noël dans leur boutique !
Valérie MARION
Joujou, 12 rue Gaétan Rondeau 44200 Nantes
Ouvert les mercredi et vendredi de 10h à 18h.
—> atao-insertion.fr
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