5
avril
2022

L’ÉLUE DES P’TITS

Hélène Naulin est la 10e adjointe à la ville de Nantes. En charge de la petite enfance, des familles et de la parentalité, elle nous explique le chemin à prendre pour la garde d’enfants à Nantes, ce qui existe, les évolutions, budgets… bref, on fait le tour d’horizon de la question !

À Nantes, on fonctionne en guichet unique. C’est quoi ?
Ce guichet unique, c’est une seule porte d’entrée pour s’informer sur toutes les démarches d’inscription en crèche municipale ou associative. Mais c’est aussi cinq lieux de proximité sur la ville, les relais accueil petite enfance, où l’on est à l’écoute des besoins des familles et où l’on informe sur l’ensemble des modes de garde, de l’accueil collectif en crèche ou micro-crèche à l’accueil individuel (assistant ou une assistante maternelle (Assmat), garde à domicile seul ou partagée avec une autre famille…).

On s’y informe et on s’y inscrit ?
Pour s’inscrire, il y a deux possibilités. Soit on passe par les e-services sur le site de metropole.nantes.fr. Soit, pour ceux qui ne souhaitent pas passer par le numérique, on peut aller dans les relais et être accompagnés par les chargés d’accueil et d’animation pour faire sa demande sur un formulaire papier. Ces formulaires, on les trouve également auprès d’AlloNantes, dans les maisons de quartier, les mairies annexes et la mairie centrale, bien entendu. Mais l’accompagnement dans les relais permet notamment de bien qualifier son besoin.

C’est-à-dire ?
Parfois, on peut se dire que pour avoir une place en crèche, il faut demander tous les jours de la semaine, alors que l’on n’a peut-être besoin que de 3 ou 4 jours. On peut aussi s’interroger sur les horaires, surtout lorsqu’on travaille en décalé. S’il y a des informations à disposition sur le e-service, c’est toujours bien d’avoir des professionnels formés à l’écoute du besoin des parents. Cela permet aussi de déterminer quel mode de garde est le plus approprié à la situation de la famille. Une situation qui peut parfois se prêter à varier les modes de garde. L’exemple le plus fréquent, c’est un enfant accueilli chez un ou une Assmat les lundis, mardis, jeudis et vendredis mais pas les mercredis. Le mercredi, sous couvert d’une place disponible, l’enfant peut être accueilli en crèche.

Les familles ont généralement une préférence sur le type de mode de garde ?
Il y a des enquêtes qui ont été faite au niveau local et national qui montrent que ce ne sont pas 100% des familles d’enfants de moins de 3 ans qui demandent un mode de garde. Il y a donc des familles qui gardent leurs enfants jusqu’à l’entrée à l’école qui parfois se fait tôt depuis l’obligation de scolarisation à 3 ans (2 ans, 2,5 ans). Par ailleurs tout le monde ne souhaite pas forcément la crèche, les assistants et assistantes maternels (Assmat) sont aussi très sollicités. Ils ne sont pas forcément choisis par défaut, contrairement à ce que l’on pourrait croire. Le modèle crèche, en collectif est plébiscité mais c’est souvent aussi par manque de connaissance du métier d’Assmat. Et justement les relais permettent de mieux appréhender les bénéfices d’une garde à domicile, individuelle, comme ceux d’un accueil en crèche. Les deux présentent des avantages différents. Les maisons d’assistants et d’assistantes maternelles sont aussi de plus en plus choisies : les MAM. C’est un petit peu à la croisée des chemins entre l’accueil collectif et l’accueil individuel. C’est un regroupement de professionnels dans une maison.

Elles ont tendance à se développer, du coup ?
La ville réfléchit à de nouvelles modalités pour les soutenir. Aujourd’hui, on a un rôle de facilitateur, on a une chargée de mission au sein des services qui est dédiée pour accompagner ces Assmat dans leur projet de MAM. La ville aide à trouver un lieu d’installation ; c’est quand même l’une des difficultés que l’on peut trouver. Ces maisons demandent des spécificités particulières en termes d’aménagement, de sécurité des locaux… Elle met notamment les porteurs et porteuses de projet en relation avec des bailleurs ou des lieux qu’on aurait identifiés. Puis, on accompagne les Assmat sur tout le projet, avec l’appui de la PMI.

Vous les subventionnez ?

Non, nous ne sommes pas sur de la subvention. On réfléchit à une autre méthode de soutien mais pour l’instant, c’est prématuré d’en parler. On vous en dira plus bientôt !

Et les aides de la ville sur les crèches associatives ?
Il y a une aide au fonctionnement en lien avec la Caf de Loire-Atlantique et des subventions en investissement pour les nouveaux projets. Cette dernière est plafonnée à hauteur de 200 000 €. Il y a aussi une commission de suivi de projet qui est un soutien dans l’élaboration des projets.

Et globalement, quel budget est consacré au fonctionnement ?
Pour 2022, 36,4 M€ sont consacrés aux dépenses de fonctionnement liées aux personnels, ainsi qu’en soutien aux crèches associatives et de l’économie sociale et solidaire, et aux diverses structures d’accueil municipales. Plus de 80 % des accueils collectifs à Nantes (crèches) sont directement financés ou co-financés par la Ville.

Et quelles sont les évolutions sur ce mandat ?
Nous avons déjà entériné 3 projets de relocalisation, extension de crèches municipales (des sites qui ont vocation à aller ailleurs en augmentant la capacité d’accueil). L’objectif (2026) est d’avoir 750 nouvelles places, d’accueil collectif, tout type de gestionnaire confondu. Depuis le début du mandat, 200 places ont été créés et sur le précédent mandat, 400 places (2014/2020). Et une place ne répond pas forcément au besoin d’un seul enfant…

Et l’accueil des très petites sections, ici aussi ça évolue ?
La ville met à disposition les équipements, la création d’école, l’inscription, les services périscolaires mais c’est l’éducation nationale qui gère les ouvertures ou fermetures de classes. On sait, en revanche, que les demandes ne sont pas homogènes sur le territoire. Dans certains quartiers, elles ont augmenté mais ce n’est pas un phénomène massif. Avec l’obligation de scolarisation dès 3 ans, des enfants de 2 ans et demi sont parfois directement en petite section (sans passer par la case très petite section). Nous observons cela pour ne pas être pris au dépourvu si la tendance venait à augmenter. Et nous travaillons avec ma collègue Ghislaine Rodriguez, ajointe à l’éducation à l’accueil des tout-petits en maternelle, car cela nécessite, bien sûr, le meilleur environnement sécure pour le développement de l’enfant, y compris affectif.

Dernière question. Lorsque l’on parle mode de garde, on pense à un métier féminin. Y-a-t-il plus d’hommes qu’auparavant ?
En crèche, il y a un tout petit peu plus d’hommes qu’avant, mais vraiment un petit peu. Ça reste très majoritairement des métiers occupés par des femmes. Il y a une tendance tout de même, tant à des postes d’accompagnement d’enfants au quotidien que de responsable de crèche, y compris à la direction de la petite enfance de la ville… C’est un sujet qui les intéresse évidemment et heureusement, mais on est loin d’une équité, d’une égalité. En revanche, c’est un sujet que l’on a envie de travailler aussi, notamment autour de l’attractivité de ce métier pour susciter chez les femmes et les hommes des vocations et, puisque l’objectif de la ville de Nantes est d’être non sexiste, on travaille à l’égalité femme-homme y compris dans ce domaine, avec Mahaut Bertu, adjointe à l’égalité.

Pour obtenir des infos sur les modes de gardes et les accueils parents-enfants, des forums sont organisés tout au long de l’année. Prochaine session le 17 mai de 18h à 20h30, salles municipales de la Manu, 10 bis bd Stalingrad à Nantes. → metropole.nantes.fr

Propos recueillis par Valérie Marion

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